SUSPENSION DE LA GREVE CHEZ RUSAL-FRIGUIA

Comme il fallait s’y attendre, après la tragédie qui a frappé le monde syndical guinéen, les hostilités ont momentanément cessé entre les travailleurs de l’usine et leur Direction pour céder la place à de vraies négociations qui, on l’espère permettront de sortir de l’impasse qui dure depuis le début du mois d’avril.

Rappelons que le jour du drame, le Commandant PIVI avait déjà obtenu des grévistes qu’ils lèvent les barricades devant l’usine contre la promesse de finaliser au plus vite le processus de négociations qui vise l’application du SMIC minier à 1 500 000 Fg. C’est dans cette perspective que le Docteur Ibrahima FOFANA, Magbé BANGOURA, Pènda DIALLO et Mouktar DIALLO se rendaient à Fria pour parachever ces négociations. Simple coïncidence ou pur hasard, mais c’est au moment précis où la dernière locomotive a été enlevée que la nouvelle de l’accident est parvenue aux travailleurs.

Après le redémarrage de la production (qui a pris quelques jours), la Direction et le Collège Syndical sont à Conakry depuis mardi pour ce qui semble le dernier round des négociations. Les deux parties sont condamnées à s’entendre car le bilan économique, social et financier est très lourd et pèsera lourdement sur les résultats de la Compagnie. Sur fond de grève générale et de paralysie du pays, l’accord pourrait permettre de débloquer la situation dans les autres secteurs. Mais cette reprise s’effectue dans conditions un peu difficiles : les grèves de SHELL, de TOTAL et des banques menacent cette fragile reprise et font planer des moments de pénuries de liquidités, voire de salaires impayés pour les travailleurs.

En attendant l’issue que l’on dit très proche, les plus pessimistes prédisent une semaine difficile pour le PM. Rarement un gouvernement guinéen n’avait hérité d’une situation aussi chaotique que celle-là. Surtout quand on sait qu’il est formé de membres la société civile.

Ceux-là même qui avaient conduit les grèves de 2006 et 2007 ainsi que la fronde qui a obtenu le retour de la démocratie en Guinée.