Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

1er site d'information guinéen basé essentiellement sur l'actualité d'une ville : Fria en Guinée depuis 2006

SMIG OU SMIC ? LES QUATRE LETTRES DE LA COLERE

 (Bientôtn les photos)

 

 

On le savait : la grève qui se déroule à l’usine de Fria est en train de battre des records. D’abord, c’est la plus longue grève jamais observée par les travailleurs. C’est aussi la plus longue période de non-production en 50 années (triste anniversaire) d’existence.

En cette période de pré-campagne électorale où nos gouvernants semblaient avoir abandonné les travailleurs à leur triste sort, rien, mais alors absolument rien ne semble se profiler vers une sortie de crise. L’usage de la force est même de plus en plus évoqué et tout porte à croire que le PM et son gouvernement l’envisageraient sérieusement. Il ne plus question que d’heures.

Mais que dire du silence pesant du Ministre de tutelle Mr THIAM ? Il brille par son silence depuis le début de cette crise préférant déléguer ses collègues du travail et de l’élevage pour la médiation avec les travailleurs.

Puisque tout n’est sombre, nous avons choisi de ramener la bonne humeur en espérant que cela aiderait au moins à passer le temps et surtout à mieux comprendre ces quatre lettres (SMIC) qui empêchent les russes de dormir tranquille.

Avant tout SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) ou SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance) ? Même si la grande majorité continue de prononcer SMIG, on apprend qu’il a été remplacé depuis 1970 en France par le SMIC.

Au sortir de la 2ème  guerre mondiale, c’est la loi du 11 février 1950 qui crée le SMIG, l’ancêtre du SMIC actuel. Ce Salaire minimum interprofessionnel garantie vient mettre fin à douze années de blocage des salaires. Nous sommes à l’époque de la quatrième république et la mesure est loin de faire l’unanimité. Tout comme dans la Guinée d’aujourd’hui.

L’objectif de ce SMIG est d'offrir aux employeurs la liberté de fixer les salaires tout en instaurant un garde fou qu’est ce salaire minimum dû à tout salarié. Le salaire plancher est alors fixé par décret en conseil des ministres. Il est calculé d'après un budget type, nécessaire à toute personne célibataire salariée vivant en région parisienne : le fameux panier de la ménagère.

1952 : le salaire minimum est indexé sur l’inflation

Le déclenchement de la guerre de Corée, en 1950 provoque une augmentation brutale du prix des matières premières. Les prix à la consommation qui vont faire un bond de 16% en quelques mois. A la demande des syndicats, le gouvernement Pleven accepte l’idée d’adopter une « échelle mobile des salaires » qui indexe le SMIG sur la hausse des prix.

Le SMIG va désormais être ajusté chaque fois que l’évolution des prix dépasse 5 %, à condition toutefois d’attendre au moins quatre mois entre deux réévaluations ! Le taux est ramené à 2 % en 1957, afin d’atténuer l’effet inflationniste provoqué par les hausses du SMIG.

Toujours dans la Guinée d’aujourd’hui, malgré l’inflation galopante, les mesures d’accompagnement sont largement en deçà des attentes des travailleurs. Chez RusAl en tout cas ! Pire, malgré la récente augmentation du prix du carburant et par ricochet, celui des denrées de première nécessité, aucune mesure de soulagement n’était envisagée. Ailleurs peut-être, mais pas chez RusAl !

1970 : le SMIC avec un C remplace le SMIG avec un G

Plus qu’un simple changement de lettre, l’abandon du SMIG au profit du SMIC est un changement de conception. Le G pour « garantie » se transforme en C comme « croissance ». En clair, le SMIG avait été créé pour permettre aux salariés de disposer d’un minimum vital. Désormais, le SMIC a pour ambition d’aider le salaire minimum à rattraper son retard sur le salaire moyen des Français qui est alors beaucoup plus élevé. Bref, de rapprocher le SMIC du salaire moyen.

2010 : Le SMIC se fait toujours attendre en Guinée

En conclusion, la donne est tout à fait le contraire en Guinée : des dirigeants peu soucieux du bien-être de leurs concitoyens qui travaillent portant dans un secteur vital pour nos exportations. Des russes, anciens communistes, devenus plus capitalistes que le capitalisme lui-même.

Cette alliance, qui n’a d’autre ambition que le profit sans aucune redistribution des richesses amène parfois à des soulèvements. Exactement la même situation qui prévalait lors de la Révolution russe de 1917.

Dans n’importe quel autre pays, quelqu’un s’en serait offusqué. Mais pas en Guinée.

 

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
K
<br /> <br /> De la différence entre le SMIG et le SMIC.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Comme il a été dit par les administrateurs d'ARSYF, le SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) a été créé en<br /> 1950 au même moment que les conventions collectives supprimées lors du régime de Vichy.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Comment le SMIG a été déterminé à sa création?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> En 1950, le droit de grève est accordé aux fonctionnaires français. Au 11 février de la même année, sont adoptées par le Conseil<br /> d’Etat français, les lois sur les conventions collectives, la liberté de négocier les salaires et les conditions de travail. Celle-ci marque une première étape dans la promotion du dialogue<br /> social en France. L’Etat français qui jusque là voyait les relations professionnelles sous l’angle de la morale et non de la négociation entre partenaires sociaux va pour la première fois<br /> reconnaitre les accords d’établissement - et dans sa généralisation territoriale et professionnelle - en l’ouvrant au-delà des seuls secteurs du commerce et de l’industrie. Elle crée le SMIG<br /> salaire minimum national interprofessionnel garanti. Au début, on conçoit le panier de la ménagère qui devait être le référentiel du SMIG. C’est donc un salaire tutélaire qu’on proposait aux<br /> travailleurs et non un salaire leur permettant de s’épanouir.  Le SMIG était proposé aux ouvriers en fonction des situations de chacun : lieu<br /> d’habitation (ville ou campagne), niveau d’étude et de promotion, etc. Pendant que l’inflation battra son plein, les ouvriers stagneront dans cette fourchette de salaire de survie que leur donne<br /> le SMIG. D’où la nécessité de son changement par le SMIC  vingt ans après plusieurs débrayage et de mouvements ouvriers. Ce changement du<br /> « G » par « C » est pratique et symbolique.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Il est pratique dans la mesure où il offre une double indexation, c’est-à-dire il maintient d’une part le pouvoir d’achat des<br /> travailleurs et d’autre part il est fixé sur la base de la croissance économique.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ce changement est aussi symbolique parce que le SMIG était un salaire de survie tandis que le SMIC lui, il est défini selon cette idée<br /> que comme tout travailleur participe à la croissance  de la nation ou de son entreprise, de ce fait, il a le droit d’avoir des jouissances de cette<br /> croissance. Et en France jusqu’à présent ce facteur n’est pas remis en cause. Le SMIC a d’ailleurs été revalorisé depuis le 1er janvier  2010 à 8,86 euros l’heure ; soit plus de 60.000 francs guinéens au bas mot.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pourquoi les travailleurs guinéens ne pourraient-ils pas bénéficier des avantages de la richesse qu’ils créent ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> A mon avis, la seule manière pour les travailleurs de RUSAL d’honorer l’âme du Docteur FOFANA qui est tombé sur le champ de bataille,<br /> est de ne pas céder. Ils doivent tout faire pour passer le cap du SMIG à celui du SMIC car le défunt s’est toujours battu pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs guinéens. Et<br /> le SMIC est une occasion en or qu’ils ne doivent pas apostropher pour eux et les générations futures.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La Guinée en nous éternellement !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Mohamed KOUYATE,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Etudiant en Master de Sociologie à l’Université de Rouen, France<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Spécialité : Changements Institutionnels, Risques et Vulnérabilités Sociales.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre