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(Bientôtn les photos)
On le savait : la grève qui se déroule à l’usine de Fria est en train de battre des records. D’abord, c’est la plus longue grève jamais observée par les travailleurs. C’est aussi la plus longue période de non-production en 50 années (triste anniversaire) d’existence.
En cette période de pré-campagne électorale où nos gouvernants semblaient avoir abandonné les travailleurs à leur triste sort, rien, mais alors absolument rien ne semble se profiler vers une sortie de crise. L’usage de la force est même de plus en plus évoqué et tout porte à croire que le PM et son gouvernement l’envisageraient sérieusement. Il ne plus question que d’heures.
Mais que dire du silence pesant du Ministre de tutelle Mr THIAM ? Il brille par son silence depuis le début de cette crise préférant déléguer ses collègues du travail et de l’élevage pour la médiation avec les travailleurs.
Puisque tout n’est sombre, nous avons choisi de ramener la bonne humeur en espérant que cela aiderait au moins à passer le temps et surtout à mieux comprendre ces quatre lettres (SMIC) qui empêchent les russes de dormir tranquille.
Avant tout SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) ou SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance) ? Même si la grande majorité continue de prononcer SMIG, on apprend qu’il a été remplacé depuis 1970 en France par le SMIC.
Au sortir de la 2ème guerre mondiale, c’est la loi du 11 février 1950 qui crée le SMIG, l’ancêtre du SMIC actuel. Ce Salaire minimum interprofessionnel garantie vient mettre fin à douze années de blocage des salaires. Nous sommes à l’époque de la quatrième république et la mesure est loin de faire l’unanimité. Tout comme dans la Guinée d’aujourd’hui.
L’objectif de ce SMIG est d'offrir aux employeurs la liberté de fixer les salaires tout en instaurant un garde fou qu’est ce salaire minimum dû à tout salarié. Le salaire plancher est alors fixé par décret en conseil des ministres. Il est calculé d'après un budget type, nécessaire à toute personne célibataire salariée vivant en région parisienne : le fameux panier de la ménagère.
1952 : le salaire minimum est indexé sur l’inflation
Le déclenchement de la guerre de Corée, en 1950 provoque une augmentation brutale du prix des matières premières. Les prix à la consommation qui vont faire un bond de 16% en quelques mois. A la demande des syndicats, le gouvernement Pleven accepte l’idée d’adopter une « échelle mobile des salaires » qui indexe le SMIG sur la hausse des prix.
Le SMIG va désormais être ajusté chaque fois que l’évolution des prix dépasse 5 %, à condition toutefois d’attendre au moins quatre mois entre deux réévaluations ! Le taux est ramené à 2 % en 1957, afin d’atténuer l’effet inflationniste provoqué par les hausses du SMIG.
Toujours dans la Guinée d’aujourd’hui, malgré l’inflation galopante, les mesures d’accompagnement sont largement en deçà des attentes des travailleurs. Chez RusAl en tout cas ! Pire, malgré la récente augmentation du prix du carburant et par ricochet, celui des denrées de première nécessité, aucune mesure de soulagement n’était envisagée. Ailleurs peut-être, mais pas chez RusAl !
1970 : le SMIC avec un C remplace le SMIG avec un G
Plus qu’un simple changement de lettre, l’abandon du SMIG au profit du SMIC est un changement de conception. Le G pour « garantie » se transforme en C comme « croissance ». En clair, le SMIG avait été créé pour permettre aux salariés de disposer d’un minimum vital. Désormais, le SMIC a pour ambition d’aider le salaire minimum à rattraper son retard sur le salaire moyen des Français qui est alors beaucoup plus élevé. Bref, de rapprocher le SMIC du salaire moyen.
2010 : Le SMIC se fait toujours attendre en Guinée
En conclusion, la donne est tout à fait le contraire en Guinée : des dirigeants peu soucieux du bien-être de leurs concitoyens qui travaillent portant dans un secteur vital pour nos exportations. Des russes, anciens communistes, devenus plus capitalistes que le capitalisme lui-même.
Cette alliance, qui n’a d’autre ambition que le profit sans aucune redistribution des richesses amène parfois à des soulèvements. Exactement la même situation qui prévalait lors de la Révolution russe de 1917.
Dans n’importe quel autre pays, quelqu’un s’en serait offusqué. Mais pas en Guinée.