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La nouvelle est tombée comme un couperet et elle a fait l’effet d’une bombe qu’il sera difficile de désamorcer : emboitant le pas à la CBG, la Direction de RUSAL-Friguia vient de mettre 142 agents à la retraite le 31 décembre 2009.
Maintes fois annoncée mais souvent reportée, cette mise à la retraite a vraiment de quoi surprendre. La nouvelle n’est tombée que vers 15h 30 de l’après-midi le dernier jour de l’année. C'est-à-dire, à seulement quelques heures de l’échéance. Les personnes concernées devaient faire valoir leurs droits à la retraite depuis 2006, 2007 et 2008. Il se dit que ceux de 2009 les rejoindront au mois de juin.
Depuis le gel des départs à la retraite suite aux mouvements de grève de 2006, et l’impasse politique qui a suivi, ils étaient nombreux à continuer le travail avec l’espoir de se maintenir le plus longtemps que possible.
En analysant de près la situation, il ne fait aucun doute que dans un pays où peu d’emplois sont créés et où près des 2/3 de la population a moins de 35 ans, il est illogique de vouloir jouer les prolongations pour des personnes qui parfois n’ont plus la même vigueur et la même énergie qu’il y a vingt ans. Un jeune diplômé sans emploi nous a confié : ‘‘Si au moins, on nous reprenait à leur place, ils seraient assurés de toucher leurs pensions. Au lieu de se battre pour améliorer les conditions de leurs règlements de départ définitif et de pension, ils veulent s’accrocher au travail jusqu’à leur mort. Ils ne peuvent pas travailler leur temps, le temps de leurs enfants et même de leurs petits-enfants tout de même !’’.
Faisant fi de leur mise à la retraite, certains agents ont repris le travail lundi et mardi alors qu’on les avait sommés de rester à la maison et de rendre les véhicules de service. Ils se défendent en parlant du décret signé par le Capitaine DADIS qui allongeait l’âge de la retraite jusqu’à 60 ans pour les ouvriers et 65 ans pour les cadres. Mais savent-ils que tout décret signé ne prend effet qu’après sa date de promulgation ? Juridiquement, ils ne sont pas concernés car leur départ est antérieur à la date de signature du dit-décret.
Devant cette impasse, les jours prochains seront décisifs. D’un côté, la toute-puissante Direction de RUSAL et de l’autre, les travailleurs ‘‘retraités’’ tout aussi déterminés à rester le plus longtemps possible. Mais, il sera difficile de les faire partir tous. Seuls les plus chanceux seront repris comme temporaires ou créeront leur petite entreprise pour monnayer leur expérience. Si seulement, il existait une réelle politique de formation digne d’une multinationale comme RUSAL, la question de la relève ne se poserait pas. Car, il faut souligner que depuis le départ de Péchiney, certains ont vu l’avantage de ne plus former de relève. Ce qui leur assure d’être indispensables et de s’éterniser au travail. Du coup, toute une génération se retrouve sacrifiée et sans emploi.
Il ne faut sous-estimer la force des retraités surtout quand ils comptent dans leurs rangs des gens comme KABA Mory, Balla SYLLA, Général Cellou BALDE, Mamadou KEITA ‘Magasin’’, El Hadj DAMBA Malick, etc.,
Selon vous, qui aura le dernier mot ? En tout cas, la jeunesse sans emploi est là en embuscade et les observe.