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1er site d'information guinéen basé essentiellement sur l'actualité d'une ville : Fria en Guinée depuis 2006

QUAND L’EAU SE FAIT DE PLUS EN PLUS RARE A FRIA






Depuis plus d’une dizaine de jours, la fourniture d’eau potable vers la ville de Fria est en train de causer d’énormes désagréments aux friakas.

Il est vrai qu’en ce début de saison sèche, cette pénurie se fait durement ressentir au point que l’eau qui coulait abondamment sous les robinets commence à se faire de plus en plus rare. Pour la plupart des habitants, c’est devenu la traditionnelle corvée d’eau. Il faut aller dans les quartiers, de préférence ceux qui sont en contrebas, puiser l’eau comme dans les villages sahéliens.

Les gens, si prompts à s’enflammer, auraient même commencé à pointer du doigt la direction de RUSAL qu’ils accusent de vouloir faire des économies sur la fourniture de l’eau potable.

Or, les causes sont multiples : tout d’abord, sur les quatre pompes qui puisent l’eau brute depuis le fleuve KONKOURE vers les 3 bacs de 2 700 M³ chacun, seuls trois seraient en état de marche ; la pompe chargée de renvoyer les eaux de refroidissement des fours de calcination serait à l’arrêt par manque de pièces de rechange. Ce qui conduit inévitablement à renvoyer toutes les eaux à l’égout sans assurer le circuit normal vers les réfrigérants SCAM et atmosphérique pour une réutilisation qui minimise les gaspillages ; depuis les pollutions à la soude, le quartier de Tigué vient de bénéficier de la desserte en eau potable. Cette installation la privilégie par rapport aux autres quartiers du fait de sa position géographique : proche de l’usine et située plus en bas.

Ces facteurs sont certes difficiles mais pas insurmontables. Avec un peu de bonne volonté, le problème devrait être résolu. Mais il faut aussi rajouter que Fria est l’une des seules villes au monde où l’eau est entièrement gratuite. Avant le sommet de Copenhague, personne ne mène de campagne d’information pour sensibiliser les populations à une utilisation plus rationnelle de cette ressource. Il est fréquent de voir des robinets ouverts 24/24 dans certains quartiers sans que cela n’offusque personne. L’électricité n’est pas mieux lotie. Le seul fait de les faire payer peut inciter les gens à plus de rigueur dans la gestion et à moins de gaspillage.

En 50 ans d’existence, l’usine a atteint des limites dans la production et la distribution de l’eau car la population de la ville a décuplé. De quelques milliers, on a largement dépassé le seuil de 100 000 âmes aujourd’hui. Il serait temps que par une réelle volonté politique, les autorités se battent pour la construction d’une station de traitement et de distribution d’eau potable pour les habitants. A trop vouloir repousser le problème, on finira par le rendre impossible à résoudre.

Cette crise a au moins eu le mérite de poser la question. Il devient donc plus que nécessaire que populations, autorités, acteurs du développement et Rusal s’asseyent à la même table pour trouver une solution à ce récurent problème. Comme en politique, chacun devra faire des concessions et des sacrifices pour le bien de tous.

Mais en attendant, les friakas continuent de souffrir et cela ne semble déranger personne. Du moins, pour l’instant.

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