LIBERTE D’EXPRESSION : LE PRESIDENT DE LA DELEGATION SPECIALE DE FRIA MENACE DE FAIRE TAIRE LA VDF

La mauvaise gestion de la crise de l’usine est en train de faire son sang-froid au Président de la délégation spéciale de Fria Mr Amara TRAORE. Mécontent de certains propos tenus par des citoyens sur les ondes de la Voix de Fria, il a tout simplement menacé de la faire taire si les gens continuaient à critiquer l’action gouvernementale.

L’émission, comme son nom l’indique, ‘‘La Parole aux auditeurs’’ permet aux citoyens de réagir sur des sujets par appels téléphoniques. Deux travailleurs : un certain Aboubacar CAMARA ‘‘Pétanqui’’ et un certain ECHOUR ont réagi par rapport à la crise de Fria. L’un a dit que le Maire et le Préfet devaient faire plus pression sur le Président et son gouvernement pour résoudre la crise. L’autre a rappelé que le Chef de l’Etat a été largement plébiscité à Fria lors du 2^ème tour de la Présidentielle et que par reconnaissance, il ne devait pas laisser tomber les friakas.

Mr Amara TRAORE les a fait convoquer en qualifiant leurs propos d’ ‘‘offense envers le Chef de l’Etat’’. Il a ensuite ordonné à la VDF de ne plus donner la parole à ces deux personnes. Ce qui n’a pas manqué de provoquer un tollé général sur les ondes de la même radio. Des auditeurs sont allés jusqu’à dire que c’est lui-même en tant Président de la Délégation spéciale qui mériterait d’être suspendu.

Critiquer l’action d’un personnage public est loin d’être un délit. Un article de la Constitution est clair sur ce point : Le citoyen est libre d'exprimer, de manifester, de diffuser ses idées et ses opinions par la parole, l'écrit et l'image, pourvu qu’il ne viole pas les droits d’autrui, ni n’enfreigne l’ordre constitutionnel et les bonnes mœurs.

C’est dans ce climat très tendu que les Ministres de l’Administration du Territoire et celui des Mines sont venus rencontrer les travailleurs de Friguia ce dimanche 5 Août à la Mairie. Après plusieurs heures d’attente, les travailleurs ont reçu l’information que la rencontre était reportée sine die. Raison invoquée : les Ministres n’étaient pas au courant que l’UFDG tenait un meeting à moins de 200 mètres du lieu prévu pour la rencontre.

Bizarre que des membres du gouvernement se déplacent jusqu’à Fria sans savoir qu’un meeting y est tenu par l’opposition. Surtout de la part du Ministre en charge des partis politiques alors que le Préfet était lui informé et avait mis la Maison des Jeunes à leur disposition.

Les travailleurs mécontents y voient de la simple gesticulation et une incapacité des autorités à pouvoir régler la question de la reprise du travail. Sinon, ils auraient tenu à faire passer au moins un message d’espoir.

On le voit : l’opposition compte bien récupérer le mécontentement des friakas. Mais a-t-elle vraiment les moyens de trouver une solution à cet épineux dossier ?