LES RETRAITES DE FRIGUIA BLOQUENT LE CHEMIN DE FER ET EXIGENT LE PAIEMENT DE LEURS REGLEMENTS
Sale temps pour la Direction de Friguia. Empêtrée depuis plusieurs mois dans un conflit avec les nouvelles autorités guinéennes, la Direction de Rusal vit un cauchemar depuis le matin du mardi 6 septembre.
L’affaire des 132 retraités de fin 2009 n’est toujours pas réglée. Toutes les tentatives d’accord n’ont jamais permis de mettre un terme au différent. Il y a quelques semaines, le Ministre des Mines et Géologie était monté au créneau pour trouver une solution. Il avait enjoint la Direction de Rusal de payer aux retraités des arriérés de salaire depuis la période de leur départ jusqu’à maintenant. Soit 19 mois de salaire comme règlement définitif. En contrepartie, les retraités s’engageraient à rendre les logements, les véhicules et les bureaux. Le représentant de Rusal a refusé tout en bloc disant qu’il ne reçoit ses ordres que de Moscou. Ce qui a eu pour effet de faire monter un peu plus la tension. Surtout que dans le même différend, la direction de la CBG a cédé face aux retraités lorsque ceux-ci ont bloqué les rails empêchant tout trafic ferroviaire entre Sangarédi et Kamsar.
A leur tour, ceux de Fria et leurs familles ont bloqué le chemin de fer au niveau du pont de la CD bloquant tout mouvement du train dans les deux sens. Ils se disent déterminés et ne cèderont que quand leurs revendications seraient entièrement satisfaites. Toutes les médiations n’ont pour l’instant rien donné mais on s’active pour trouver une issue favorable. On sait que la marche de l’usine est intimement liée à l’approvisionnement en matières premières que le train assure et à l’expédition de l’alumine.
Les optimistes croient savoir qu’un règlement définitif sera trouvé dans les prochaines heures mais les plus pessimistes affirment que Rusal ne connait que le langage de la force et que seule une opération d’envergure comme celle-ci peut les contraindre à céder.
Et comme si un malheur n’arrivait jamais seul, voilà que les travailleurs de l’Hôpital PECHINEY ont déposé un préavis de grève dans un délai de 10 jours à compter de lundi 5 septembre. Ils s’estiment n’être pas dans les conditions professionnelles, matérielles et morales pour accomplir leur travail.
La rentrée sociale s’annonce mouvementée pour la direction de Rusal-Friguia. Elle peut difficilement changer de cap pour sortir de la zone de turbulences. Surtout à quelques semaines de la traditionnelle période de négociations avec le Collège Syndical pour discuter de tous les problèmes avant d’aborder l’année 2012.
Une certitude, le dernier quart de 2011 s’annonce périlleux pour Rusal.