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La matinée de ce lundi 28 février 2011 dans la ville de Fria a été marquée par une révolte des élèves du lycée Amilcar Cabral. Ils se sont d’abord attaqués à leur propre établissement en jetant des pierres et interrompant ainsi les cours. Puis, ils ont continué leurs actes de vandalisme dans la plupart des établissements publics et privés du centre ville.
Le collège TITO, le groupe scolaire AMITIE, l’école CHRIST-ROI, la SOURCE, le collège HADJA M’MAH, . . . aucun établissement pas même la DPE n’a échappé à la leur folie destructrice. Les dégâts sont matériels (portes et fenêtres brisées) et humains : plusieurs élèves ont reçu des projectiles et sont blessés.
En dépit des malheureux dégâts, il serait incomplet de ne pas se pencher sur les raisons de cette colère qui a causé désolation et amertume chez certaines personnes. Ces jeunes lycéens, issus pour la plupart des classes de terminale, dénoncent le mauvais fonctionnement de leur école en dressant une liste exhaustive de réclamations qui sont entre autre : une carence de certains professeurs à donner des cours de qualité, le manque de professeurs dans certaines disciplines-clés comme la philosophie, la géographie et les mathématiques, le manque de formation du personnel d’encadrement, le manque de responsabilité du proviseur, la réhabilitation des blocs de latrines, la pléthore d’élèves dans les salles de classe (plus de 100 dans des salles conçues pour 80), l’électrification complète des 15 salles de classes pouvant permettre aux élèves d’organiser des cours de révisions les soirs, la lutte contre la corruption au niveau scolaire, le harcèlement sexuel dont sont victimes certaines jeunes lycéennes, les pressions que subissent ces mêmes lycéennes quand elles refusent de céder aux avances faites par certains professeurs, le manque de dialogue entre la direction et les élèves représentés par un gouvernement dit scolaire, etc.
Dans le collimateur des élèves, le surveillant général du lycée Mr BAYAMAR s’est prêté à nos questions. Il se dit déçu de la tournure des évènements en condamnant l’attitude irresponsable des élèves qui, à son avis, ont privilégié le désordre au détriment d’un dialogue franc et ouvert. Il ajoute que le lycée dispose d’un effectif de 1880 élèves et de seulement 15 salles de classes réparties en 19 groupes pédagogiques. Ce qui correspond environ à une moyenne de 125 élèves par salle de classe. Cette situation plus que déplorable ne permet plus aux professeurs d’accomplir leur mission dans les meilleures conditions.