LES FEMMES DE FRIA SE MOBILISENT ET EXIGENT UNE ASSISTANCE FINANCIERE

20 mois que dure la crise de Fria et toujours rien ! Ce matin, les femmes de Fria ont exprimé leur ras-le-bol et exigent de l’Etat une assistance pour permettre aux familles de vivre en attendant la réouverture de l’usine qui devient de plus en plus hypothétique.

Face aux atermoiements des politiques pour une solution de la crise, elles ont manifesté tôt ce lundi matin et ont érigé des barricades sur les principales artères de la ville. Dès 6h, elles étaient à pied-d’œuvre notamment au carrefour Sangarayah, de la station TOTAL et au Plateau. Déterminées, elles déclarent vouloir aller jusqu’au bout et exigent de l’Etat le paiement d’une assistance financière. Cette assistance devra, selon elles, être régulière jusqu’à la reprise des activités de l’usine. Une façon de mettre la pression sur le Gouvernement de Mohamed Saïd FOFANA et les pousser à négocier le plus rapidement avec la Direction de Rusal.

‘‘On en a marre ! Trop, c’est trop !’’ s’indignait une dame. Une autre s’adressait directement à la personne du Chef de l’Etat : ‘‘Il nous a demandé de voter pour lui et qu’il allait s’occuper du cas Friguia. Or, on se rend compte qu’on a été trompées. A chaque fois qu’on a besoin de nous, on nous distribue quelques kilos de riz et du poisson. Mais au final RIEN ! Nous ne voulons plus rien que le paiement des salaires et la réouverture de l’usine. Si cela n’est possible, qu’on règle les travailleurs et qu’on aille s’occuper d’autre chose.’’

Les plus déterminées sont allées jusqu’à jeter des cailloux sur les toits de certaines écoles en demandant que les enfants rentrent à la maison. Ce qui est bien évidement à condamner car l’école ne doit pas faire les frais de cette crise. Et c’est dans cette situation très tendue que le Ministre de l’Education Nationale est annoncé à Fria. De source officielle, sa venue n’a rien à voir avec le mouvement des femmes. Il venait pour tenir une réunion technique avec les cadres de l’Education à Fria. Il était aussi prévu de faire un don de kits scolaires aux élèves et d’assurer le paiement des cotisations annuelles de ces mêmes élèves au titre des inscriptions et de la cotisation de l’APEAE.

En attendant la réaction des autorités, il semble que rien ne sera fait avant la rencontre prévue dans quelques jours entre le Gouvernement et Rusal à Paris. Pour rappel, la dernière assistance dont ont bénéficié les travailleurs de la part de l’Etat remonte au mois d’Avril.