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LE ‘‘SANAKHOUYA’’ : ORIGINES, CARACTÈRES, VALEURS, VERTUS ET IMPLICATION DANS LA CULTURE DE LA PAIX ET L’UNITE NATIONALE

 

La parenté à plaisanterie ou le ‘‘ Sanakhouya’’ est une valeur que les griots chantent pour nous rappeler les vertus de nos pratiques traditionnelles. Après la charte de Kouroukanfouka, et au nom de la paix et de l’unité, cette coutume de relation entre familles, villages, tributs et classes d’âge est une tension provoquée artificiellement pour pouvoir évacuer les germes de conflits dans la société.

Il s’agit de rire, de se moquer les uns des autres, de susciter le désir de rapprocher sans tenir compte de la différence d’âge, de sexe ou de religion. Le ‘‘Sanakhouya’’ peut contribuer aujourd’hui à dénouer des situations critiques qui auraient été crées après des troubles socio politiques dans le pays pendant des décennies. En Guinée l’expérience en la matière mérite d’être contée. La parenté a plaisanterie une centaine théâtralisation de la vie ou on invente  parfois de petites histoires pour traiter l’autre de captif ou de ‘‘Bouki l’hyène’’. Celui qui reçoit le coup le premier, doit toujours être sur la défensive.

Parmi les ethnies du pays, pas une seule qui ne soit liée à une autre. Cette pratique ne concerne pas que les ethnies. Elle peut lier deux villages, deux clans, des compagnons de classe d’âge et même, à l’intérieur de la famille, les jeunes frères de l’époux et l’épouse. La parenté à plaisanterie est une forme d’alliance, un facteur de communication  au sein de la société. Elle est fréquente dans la rue, les concessions, au marché, au bureau, en voyage, pendant les cérémonies et ce, jusqu’au sommet de l’Etat. Jamais la personne mise en cause ne doit se fâcher ni porter plainte.

Entre les Sow et les Keita, entre les Camara et les Sylla ou encore les Peulhs et les Diankankés, chacun use d’une liberté de ton pour se moquer de l’autre sans rancune. C’est le cas d’un Traoré qui a dit publiquement, au cours d’un baptême que les Condé cette année, ont de la peine à observer le jeun du fait de ne pas supporter la faim devant le plat.

Le ‘‘Sanakhouya’’ en Guinée continue tout de même a garder sa valeur ancestrale, mais il faut maintenant songer à sa prise en charge et à une meilleure diffusion des principes qui la fondent, afin d’en faire le garant de la paix sociale. Puisqu’il est à craindre que la disparition de cette coutume ne conduire à nier l’identité de l’autre.

Ainsi, pour promouvoir et perpétuer la culture de la paix et de l’unité nationale, il est nécessaire de mettre en place une association pour la défense et la protection de ce registre précieux laissé par les grands parents. La parenté à plaisanterie est un sujet d’expertise nationale pouvant servir utilement la paix et la solidarité même dans la sous région ou elle est pratiquée, comme au Burkina Faso, au Mali etc. l’association pourra même initier un projet de loi qui sera introduit au niveau du conseil national de transition, afin d’instaurer également une journée nationale de la parenté à plaisanterie en Guinée.

Aujourd’hui, beaucoup de gens, de plus en plus, savent avec qui plaisanter et comment le faire. Les attitudes plaisantines sont perçues comme un moment de détente sans réserve avec des intrusions permises de part et d’autre. Il n’ya donc pas péril en la demeure et cette liberté peut être sauvée davantage en faveur de l’équilibre social.

L’on pourra dire sans se tromper que la parenté à plaisanterie et le brassage ethnique et les prières ont sauvé beaucoup de situations conflictuelles ou tout le monde pensait au pire, à l’irréparable. A l’ère du changement et de la démocratie tous les guinéens de l’intérieur, comme l’extérieur doivent pouvoir apporter à l’option industrielle, la touche humaniste de ceux qui savent encore, que rire c’est vivre.

 

Source : hebdomadaire d’informations générales et d’analyses, le ‘‘Vestibule’’ dans son numéro du 16 septembre 2011.

 

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