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Compte-rendu à la piscine
La réouverture de l’usine serait proche. Ou du moins la reconnaissance du statut de chômage technique des travailleurs si l’on en croit le compte-rendu fait ce vendredi matin à la piscine de Fria par un comité ad hoc.
Ce comité formé par des travailleurs et des syndicalistes avait effectué une mission sur Conakry. Mission au cours de laquelle, ils ont rencontré la Centrale Syndicale CNTG à la Bourse du Travail ce mercredi. Au cours des échanges, il a été question de la situation difficile que vivent les travailleurs. Ainsi que les voies et moyens à trouver pour un retour à la normale, sinon des mesures d’accompagnement pour les soulager.
Après les échanges, un émissaire de Fria et un représentant de la CNTG ont été reçus en audience le mercredi soir par le Professeur Alpha CONDE. De cette rencontre avec le Chef de l’Etat, il est ressorti que lors de la rencontre de Paris en Décembre, le Gouvernement est parvenu à un accord avec la Direction de Rusal. Selon cet accord, Rusal s’engagerait à payer aux travailleurs la moitié de leur salaire avant le redémarrage de l’usine. La partie russe promet aussi de rembourser à l’Etat la totalité des quatre mois de prêts accordés aux travailleurs. Aucune allusion claire n’a été faite sur les arriérés des 21 mois de crise.
En contrepartie, l’Etat permettra à Rusal d’utiliser le chemin de fer de la CBG pour exporter le minerai de Djan-Djan en attendant qu’il ne construise son propre chemin de fer. Certaines rumeurs affirment que c’est cette décision a couté son fauteuil à Kémoko TOURE, futur ex-DG de la CBG.
Il faut souligner que les termes de cet accord feront l’objet d’un décret qui sera rendu public dans les prochains jours. Mais pas avant l’installation de la nouvelle Assemblée Nationale et le remaniement ministériel qui suivra. Pour que les syndicats puissent avoir un interlocuteur avec lequel discuter pour la mise en application des résolutions de l’accord de Paris.
En marge, il a aussi été question de la construction d’une centrale électrique au charbon à Fria. Les discussions seraient très avancées avec la Banque Mondiale pour boucler le financement. Ce qui devrait réduire la facture énergétique et faire baisser sensiblement le prix de revient de l’alumine de Fria et la rendre plus compétitive sur les marchés. Sa qualité, elle, restant l’une des meilleures au monde.
S’achemine-t-on enfin vers un soulagement des conditions de vie difficile endurées par les friakas ? Pas si sûr. Par le passé, nombre de promesses et d’engagements ont été pris mais qui sont tous restés lettre morte. Surtout qu’aucune date précise n’a été annoncée.
Ce qu’il faut retenir dans cette affaire, c’est que c’est bien Rusal qui tient les rênes. Il ne se passe rien tant que le géant russe ne dit rien. En pareilles circonstances, on ose encore émettre des doutes sur le poids d’un décret. Fût-il présidentiel !