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On s’y attendait ! La situation ne pouvait plus continuer à se dégrader autant sans qu’un semblant de solution ne se profile à l’horizon. Depuis ce matin, la centrale de l’usine qui fournit actuellement la ville en eau et électricité est dans une situation précaire. Le personnel posté et celui de la maintenance a abandonné les installations aux mains de David CAMARA le DGA, Diongassy BAH le Chef de Département MAINTENANCE et Seydouba Evilos CAMARA son collègue de l’Energie. Ils ne sont plus que trois personnes à conduire la centrale alors qu’il faut en au moins sept.
Tout est parti à la suite d’une réunion tenue ce matin au cours de laquelle le DGA a fustigé les travailleurs en les accusant de vol de gazole. Il aurait même qualifié les vols de gazole de parfaitement organisés et coordonnés. En guise de protestation, le personnel a décidé de lui rendre ‘‘les clés’’ de la centrale. Et ils ont promis de ne revenir travailler que lorsqu’ils seront payés. Jusqu’à cet après-midi, aucune solution ne semblait avoir été trouvée.
Il ne faut pas se voiler la face. Il y a bel et bien vol de gazole dans les installations de l’usine. Mais qui incriminer lorsque le service de gardiennage est assuré et qu’un détachement de militaires renforcent cette surveillance ? Si les surveillants perçoivent au moins leur salaire, il n’en est rien pour le personnel posté qui assure le service minimum depuis sept mois et sans salaire. Difficile, très difficile même de continuer à assurer un service sans salaire pendant que d’autres perçoivent le leur en restant couchés à la maison. Inutile de dire que le trafic de gazole permettait à beaucoup de joindre les deux bouts, voire de survivre. Trop habitués à jouer les stratèges en campant sur des positions qui n’avantagent personne, le Gouvernement et Rusal en oublient la situation des travailleurs. Sans se rendre compte que leurs positions respectives sont contre-productives. Au final, nul d’entre ne sortira vainqueur de ce bras de fer qui n’a que trop duré. Et pendant ce temps, des personnes mal intentionnées sont en train de faire main basse sur les ressources de l’usine. Et cela a même failli dégénérer lundi nuit quand un groupe de gendarmes a intercepté le pick-up des militaires chargés de la surveillance de l’usine avec plus de 3 000 litres de gazole à son bord près de Sangarayah. Ils ont failli en découdre en faisant usage de leurs armes. Comme au bon vieux temps du Far-West. Le problème est que les autorités ne font absolument rien pour faire cela alors qu’elles sont au courant et connaissent les personnes mêlées à ce vaste trafic. Trop occupé à convoiter la concession minière de Djandjan, Rusal de son côté ne semble pas trop déterminé à revenir relancer Fria et ne veut pas le faire savoir. Il utilise la souffrance des populations et des travailleurs pour mieux faire pression sur le Gouvernement. Sans succès.
Attendu, espéré et annoncé comme imminent, le premier arriéré de salaires promis par l’Etat se fait toujours attendre depuis une semaine. Certains vont jusqu’à dire que c’est une manœuvre de l’Etat pour faire diversion quand le mazout vient à manquer. Sur ce point, depuis vendredi, toute la ville, sauf les trois immeubles et les deux hôpitaux, restent plongés dans le noir. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, une partie des cités est privée d’eau potable suite à une fuite sur l’une des conduites qui l’alimentent. Des recherches sont en cours mais les fuites n’ont pas encore été localisées.
Peut-être qu’enfin, on assistera à un baroud d’honneur de la part des protagonistes que sont l’Etat et Rusal pour enfin s’asseoir à la table et enfin enfin trouver une solution définitive au contentieux. Pour le bien de tous.
C’est en tout cas ce qu’on souhaite.