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Des familles entières portant des bidons. Des motos et des véhicules pleins de ces seaux et tout ce qui peut contenir ne serait-ce que qu’une petite quantité d’eau à boire, pour la cuisine, la vaisselle, pour se laver ou maintenir la maison dans un état de propreté. Des mères ou des pères de famille, des enfants en train de prendre d’assaut les forages et les puits à la recherche de cette denrée devenue aussi rare que dans le désert. L’image nous renvoie à un pays du Sahel. Détrompez-vous ! Nous sommes loin de là. Nous sommes bien à Fria. Jadis la perle de l’Afrique qu’on appelait PETIT PARIS. Ce nom n’est plus aujourd’hui qu’un lointain souvenir tant la crise perdure et s’aggrave de jour en jour.
La cause de cette pénurie d’eau et d’électricité est due à une simple panne électrique survenue à la Centrale dans la nuit de Jeudi à Vendredi. Une décharge atmosphérique due à un orage en serait la cause. Cela a affecté un disjoncteur que personne n’arrive à réarmer pour envoyer le courant en ville. A part cela, les groupes diesels fonctionnent parfaitement. Seul un électricien avisé pourra dépanner le disjoncteur défectueux. Or, les meilleurs électriciens de la Centrale ont eu du travail ailleurs et aucun d’eux n’est prêt à revenir ne serait-ce que pour quelques heures. Ils invoquent un horaire trop chargé. La réalité est qu’ils sont fatigués de ce service minimum qu’ils ont assuré pendant 18 mois sans avoir perçu le moindre kopek ! Fatigués de voir aussi que les surveillants reçoivent un salaire et que rien ne soit dit quant à la situation administrative du personnel en général et de ceux qui font le service minimum en particulier. La seule solution reste pour l’instant le bon vouloir de ces spécialistes partis faire valoir leurs compétences sous d’autres cieux. A moins qu’EDG ne puisse assurer ce service. Sinon, l’unique solution serait alors de faire venir un spécialiste européen. Mais aux frais de qui ?
Pendant ce temps, on assiste une omerta de la part des autorités et de Rusal. Si au moins, les travailleurs étaient statués sur leur sort et qu’un chronogramme précis sur l’éventuelle réouverture de l’usine était annoncé, les gens sauraient au moins quoi faire.
Les friakas avaient-ils besoin d’une telle crise pour qu’enfin les autorités et les propriétaires de l’usine daignent enfin se pencher sur leur sort ?