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Avec tambour et trompettes, ils avaient eu droit à tous les honneurs. On leur a même accordé le droit de défiler devant le Premier Ministre lors de sa visite le 1er septembre dernier. « ESPOIR FONIKE », qui veut dire espoir jeunesse en soussou, porte bien mal son nom.
Mais qu’est-ce qui a placé ces jeunes désœuvrés sur le devant de la scène à Fria au point de troubler la quiétude de la cité de l’alumine qui traverse une grave crise depuis le 4 Avril ? Beaucoup répondront sans hésiter : le Préfet de Fria.
Pour mieux comprendre cet engrenage, un flash-back est nécessaire. Pendant les 19 mois passés à la tête de Fria, le Commandant Mohamed NABE s’était retrouvé confronté à maints cas de révolte populaire. Si la plupart était due à la période agitée que traversait le pays alors dirigé par un certain Moussa Dadis CAMARA. C’est dans ce climat fait d’agitations que ce qui constitue l’embryon d’ESPOIR FONIKE va naitre et commencer à faire parler de lui. Tous les cas de barricades de ces dernières portent leur signature et sont parties de leur quartier Banankoro près de la gare routière. Révolte contre les coupures de courant imposées par Rusal, révoltes contre les tentatives de vente de terrains vides par des fonctionnaires véreux, etc.
A défaut d’avoir pu les réduire, le Commandant va tout simplement les utiliser avec des moyens financiers et des promesses de les faire embaucher à l’usine. On comprend alors leur tentative désespérée de maintenir leur mentor à la tête de Fria une nuit de mars 2011 après un décret le remplaçant par El Hadj Mamadou CONTE. Ce dernier va se retrouver confronté aux mêmes problèmes que son prédécesseur avec hélas la même façon d’y faire face. A-t-il été mal conseillé ? A-t-il développé les mêmes réflexes qui caractérisent ceux en charge de notre administration ? Toujours est-il qu’El Hadj Mamadou CONTE semble être allé trop loin avec ces jeunes. Ils ont bénéficié de ses largesses (argent, moto, reconnaissance quasi officielle, etc.). Des témoins affirment qu’ils auraient été mandatés pour mettre fin au trafic de gazole. On leur avait entre autres promis que tout gazole saisi leur reviendrait de facto. Pour être revendu et faire la même chose que les supposés trafiquants. Où est donc passée l’autorité de l’Etat si on confie à des fauteurs de troubles une partie des fonctions régaliennes qui incombent à l’autorité ? Même si elles s’en défendent, il est difficile de ne voir la responsabilité des autorités quand, lors de leur première descente contre les trafiquants, ces jeunes étaient accompagnés par un policier en uniforme.
Rendront-ils un jour des comptes sur les faits dont on les accuse ? Personnellement, je pense que non. Oseront-ils répéter ce genre d’acte ? Peut-être oui mais vu la réaction farouche des banabanas, ils réfléchiront par deux fois avant de récidiver ?
Sûrs de représenter une force politique, ces jeunes font souvent étalage de leur puissance. L’un d’eux affirmait il y a quelques jours qu’ils n’ont aucune difficulté à rencontrer même le Président de la République et le faire venir à Fria si nécessaire.
Faut-il en rire ou en trembler ?