1er site d'information guinéen basé essentiellement sur l'actualité d'une ville : Fria en Guinée depuis 2006
Les travailleurs de Fria ont célébré le 1eranniversaire de la crise qui les frappe. Et de quelle manière ! Contre toute attente, un petit groupe s’est formé ce matin devant l’usine pour marcher jusqu’en ville et aller exprimer aux autorités leur mécontentement et exiger d’eux des mesures urgentes pour trouver une solution définitive à cette crise qui n’a que trop duré.
Pourtant, les autorités et le Söti Kèmö ont tout tenté pour empêcher ce rassemblement. Réunion de conciliation, tentative d’intimidation, dissuasion des meneurs supposés, etc. La récente visite de la Ministre des Affaires Sociales s’inscrivait aussi dans ce sens. Il semble qu’ils n’aient pas été entendus.
Au nombre d’une centaine environ, les marcheurs ont vu leurs rangs grossir au fur et à mesure qu’ils approchaient du centre-ville. Ils ont été très vite rejoints par d’autres mécontents et surtout par leurs épouses dont certaines s’étaient habillées en bleus de travail. En signe de solidarité avec leurs époux.
Arrivés au niveau des immeubles, ils ont bifurqué vers la Préfecture et exigé de Mr Le Préfet de se rendre à la Mairie pour un échange. A la Mairie, les porte-parole des travailleurs ont exprimé leurs revendications en plusieurs points :
- exiger la reprise immédiate du travail et cela sans conditions
- à défaut, que Rusal clarifie sa position et paie les salaires ou les règlements afin que chacun puisse aller chercher du travail ailleurs
- de l’Etat, ils exigent une assistance remboursable au titre des arriérés de salaires impayés. (A noter que depuis décembre, l’Etat a arrêté cette aide qui avait contribué à apaiser et soulager les travailleurs).
En plus, ils ont sagement demandé au Préfet de déconnecter sa résidence des immeubles. Afin que sans électricité, il vive les conditions difficiles des travailleurs et accélèrera ainsi la résolution du problème.
La marche a pris fin quand le Préfet, le Maire et quelques syndicalistes ont pris la route pour Conakry en présence des manifestants. Espérons qu’ils auront gain de cause d’ici 48h. C’est en tout cas l’ultimatum lancé par les travailleurs qui lui ont demandé de ne pas revenir les mains vides.
Un homme averti en vaut deux, dit l’adage.