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1er site d'information guinéen basé essentiellement sur l'actualité d'une ville : Fria en Guinée depuis 2006

CRISE DE L’USINE : 1 AN DEJA

 

Au début, personne n’aurait le moindre centime sur ce que vit la ville de Fria et les travailleurs de l’usine. Une simple revendication salariale qui tourne au cauchemar au point de mettre en péril toute une région et compromettre les relations d’amitié entre la Guinée et la Russie.

Lancée le 4 avril 2012, cette grève vient de boucler sa première année. Elle a tellement causé de dommages sur tous les plans qu’il est difficile aujourd’hui de faire un bilan précis de ce triste anniversaire.

Les travailleurs et les sous-traitants de l’usine sont les premiers à subir les effets de cette crise. Ils sont aussi les plus durement touchés. Au point que certains ne font que quelques repas par semaine. La plupart des enfants ont quitté l’Ecole privée pour aller vers le public qui n’était pas forcément préparé à les recevoir. Si la natalité a fait bondir le nombre des naissances pour cause de désœuvrement, les cas décès ont suivi la même tendance. Depuis le début de la crise, on a recensé 30 morts parmi les travailleurs. Agents Rusal et sous-traitants. C’est trois fois plus que dans les années précédentes. La famine et stress sont en train de causer des ravages chez les agents les plus fragiles. Aujourd’hui, beaucoup de foyers n’ont pas résisté à la crise. Plusieurs femmes ont quitté leurs maris et ce sont celles qui sont restées, qui pour la plupart, font vivre et manger leurs familles. Quand ce n’est pas la solidarité familiale qui agit.

L’économie locale et nationale sont aussi durement affectées. Elles se trouvent privées mensuellement d’un minimum de 12 milliards de nos francs. Faites le calcul : cela représente plus de 150 milliards sur une année. Si on y ajoute les différents prestataires de services. Dans cette chaine, on retrouve les petits commerces, les banques, le transport, les loisirs, etc. Privées d’une telle manne, ils sont nombreux à avoir mis la clé sous la porte. Les plus tenaces résistent tant bien que mal.

Les 9/10èmesde la ville sont plongées dans l’obscurité depuis le 18 janvier. Ce qui a amené un fort contingent de congélateurs et réfrigérateurs vers les rares quartiers où l’électricité subsiste encore. Une vraie industrie de la glace est en train de se développer. Mais pour combien de temps ? Tant les nouvelles qui arrivent sont pessimistes.

Si au début, les friakas avaient bénéficié d’un fort élan de sympathie de la part des autorités gouvernementales et de l’opinion nationale, cette attention semble s’être reportée ailleurs. Et pendant cette tragédie, le géant Rusal ne se montre intéressé que par Djandjan et d’autres zones minières. Convoiter des richesses minières pendant qu’on clame que les cours de l’aluminium sont au plus bas et qu’on a l’intention de baisser sa production, voilà qui démontre une rare rapacité empreinte d’un cynisme rarement vu auparavant.

Maintes fois annoncée, la reprise risque de n’avoir lieu que vers la fin de l’année. On peut seulement espérer que la saison des mangues soit bonne comme l’année dernière. Cela permettra au moins à certaines familles durement touchées par la crise de trouver la pitance pendant quelques mois. En attendant des jours meilleurs.

 

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