CRISE DE FRIA : LA VRAIE RAISON DU RETARD DE RUSAL

Un journaliste chevronné nous a confié un jour que la carte de Djandjan se trouve au Kremlin et que les autorités russes considèrent cette réserve de bauxite comme hautement stratégique.

Cette nouvelle qui nous a fait sourire est en train de prendre tout son sens au vu des derniers développements de la crise de Rusal-Friguia. Le 31 décembre dernier, la Compagnie Rusal, par le biais d’un communiqué, annonçait triomphalement un projet d’accord avec le gouvernement sur l’exploitation de la bauxite de Djandjan. Ce que l’on ne disait pas, c’est que le projet d’accord devait être soumis au conseil d’Administration de Rusal d’une part, et l’organe législatif guinéen d’autre part. Le CNT joue actuellement ce rôle en attendant les élections législatives qui mettront en place une véritable Assemblée Nationale.

Si les guinéens ne comprennent toujours pas les circonstances de la vente de l’usine à Rusal en 2006, ils restent vigilants sur toute opération qui viserait à brader les richesses de notre pays. C’est cela qui a amené la Présidente du CNT à refuser de signer le projet d’accord. Pour ne pas en porter la responsabilité devant l’histoire. Elle a souhaité laisser cet épineux à l’appréciation de la future assemblée nationale. On comprend ainsi les raisons du report de la réouverture de l’usine de janvier à une date ultérieure. Selon toute vraisemblance, Rusal ne reviendra que lorsque l’accord aura été validé par l’Assemblée. On n’ose pas imaginer quelle sera sa position si l’accord venait à être rejeté par l’Assemblée.

Rien ne sera donc fait avant les élections législatives de Mai. A moins d’un rebondissement lors de la visite annoncée du ministre russe des affaires étrangères le 14 février prochain. Il se dit qu’il vient parachever un accord avec les autorités. En effet, il avait rencontré le président Alpha CONDE lors du Forum économique Mondial de Davos.