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Oui Banankoro ! Ce petit coin perdu sis à la gare routière, enfoui derrière le quartier Alpha Yaya aux allures de bidonville qui ressemblerait presqu’aux ambiances très ‘‘favelasiennes’’ d’un des célèbres films brésiliens que nous préférons taire le titre demeure aujourd’hui le principal nid de tension et d’insécurité dans la ville de Fria.
Ces résidents, plusieurs groupes de bandits dont le plus craint « Espoir Foniké » qui signifiant en soussou espoir jeunesse, porte bien mal son nom. Des jeunes pour la plupart déscolarisés et désœuvrés à qui la vie n’a réservé un bien meilleur sort et qui au nom du Préfet de Fria ne jurent que par la violence et la désolation, m’a-t-on dit.
Des fouteurs de troubles déguisés en redresseurs de torts à qui les autorités locales auraient étalé le tapis rouge pour défiler lors de visites officielles des plus hautes personnalités du gouvernement notamment le Premier Ministre Mohamed Saïd FOFANA le 1er septembre dernier.
L’on pourrait se demander aujourd’hui, qui a placé ces jeunes sur le devant de la scène à Fria au point de troubler la quiétude de la cité de l’alumine qui traverse une grave crise depuis le 04 avril 2012 ?
Pour mieux comprendre cela, une brève rétrospective sur le passé est nécessaire. Pendant les 19 mois passés à la tête de Fria, le commandant Mohamed NABE s’était retrouvé confronté à maints cas de révolte populaire. La plupart était due à la période agitée que traversait le pays alors dirigé par un certain Moussa Dadis CAMARA. C’est dans ce climat fait d’agitations que ce qui constitue l’embryon d’Espoir foniké va naitre et commencer à faire parler de lui. Tous les cas de barricades, de vols, de violences et de brutalité de tout genre portent leur impitoyable signature et sont parties de leur quartier Banankoro. Révoltes, manifestations, contre-manifestations et actes de vandalisme, etc.
A défaut d’avoir pu les canaliser, le Commandant va tout simplement les utiliser avec des moyens financiers et des promesses de les faire embaucher à l’usine. On comprend alors leur tentative désespérée de maintenir leur mentor à la tête de Fria une nuit de mars 2011 après un décret le remplaçant par El Hadj Mamadou CONTE. Ce dernier va se retrouver confronté aux mêmes problèmes que son prédécesseur avec hélas la même façon d’y faire face. A-t-il été mal conseillé ? A-t-il développé des reflexes que ‘‘Dadis’’ qualifieraient comme machiavéliques ? Toujours est-il qu’El Hadj Mamadou CONTE semble être allé un peu trop loin avec ces jeunes. Ils ont bénéficié de ses largesses (argent, moto, reconnaissance quasi officielle, etc.).
Toujours est-il que ces jeunes sans loi, ni foi devenus depuis un peu plus de deux ans le bras armé des autorités locales continuent leur sale besogne dans l’indifférence générale. Aujourd’hui, avec cette ascension de violence et surtout d’impunité galopante, l’on est amené à se poser la question à savoir où sont passées nos juridictions ? Pourquoi, le vice l’emporte tant sur la vertu ? Et pourquoi ce silence coupable ? Et nos autorités, assumeront-elles une fois leurs responsabilités devant l’histoire ? L’avenir nous le dira. Peut-être.