LES ENFANTS DE FRIA, PRINCIPAUX OUBLIES DANS LE RECRUTEMENT A L'USINE RUSAL DE LEUR VILLE

En 2012, l'usine Rusal de Fria a fermé ses portes suite à une grève syndicale. A la reprise des activités après 4 ans d'interruption, les travailleurs avaient perdu quasiment tous leurs droits. Egalement, certaines pratiques notamment les méthodes de recrutement dans la société qui privilégiaient les enfants de Fria avaient complètement changé.

Autrefois, le processus de recrutement commençait d'abord par des tests au niveau du lycée Amilcar Cabral et le centre de formation professionnelle de la ville. Une manière d'intégrer les enfants de Fria en âge de travailler. Mais, après la fermeture de l'usine, tout cela a disparu. Désormais, ce sont des personnes qui ne sont pas de Fria qui sont massivement recrutées et embauchées à Ruasl-Fria au détriment des fils de la localité. Par exemple, à plusieurs reprises, les enfants de Tabossy, l'un des plus vieux quartiers de Fria situé derrière l'usine, ont demandé leur recrutement. Mais en vain ! Or, c'est un quartier qui subit chaque jour les nombreuses pollutions de la poussière de bauxite et de l'alumine, mais aussi l'odeur suffocante de la soude caustique qui se dégage des chaudières de l'usine. Malgré tous ses désagréments, les habitants de cette localité sont marginalisés dans le recrutement de Rusal.

C'est pourquoi, les jeunes de Tabossy ont décidé la semaine passée de manifester et de barrer les routes des camions des mines de Rusal qui traversent leur localité. Il a fallu l'intervention du conseiller militaire de l'usine appelé en renfort par les responsables russes de Rusal. Après plusieurs échanges houleux, ce dernier a demandé aux jeunes de mettre en sourdine leur mouvement. Il leur a promis de prendre la situation en main.

En attendant, le calme est revenu à Tabossy qui a connu également une autre manifestation au même moment mais cette fois-ci pour la coupure de courant.