LA ZONE FRIA-TELIMELE-BOFFA DEVIENT UN TOMBEAU A CIEL OUVERT A CAUSE DE LA CONCURRENCE EFFRENEE DES SOCIETES MINIERES DE BAUXITE

Un accident a eu lieu il y a deux semaines entre le village de Fatala, un district de la commune urbaine de Fria non loin de Mambori et le centre-ville. Un taxi-moto qui transportait 3 personnes a voulu doubler un camion minier de transport de bauxite mais est finalement entré en collision avec ce dernier. Tous les 3 usagers de la moto sont morts sur place.   

Actuellement, en plus de la société Rusal, plusieurs autres sociétés minières opèrent de façon anarchique dans la zone de Fria-Télimélé-Boffa. Elles ont créé des routes pour permettre le déplacement de leurs camions. Mais très malheureusement, les motos-taxis ont abandonné les routes traditionnelles pour se transporter sur celles tracées et réservées aux camions de transport de bauxite. Cette situation créée une grande insécurité et des accidents graves. Quasiment chaque semaine, on compte des morts sur les routes empruntées par les camions miniers de bauxite dans la zone de Fria-Télimélé-Boffa. Soit par suite de collision entre un camion et une moto, soit parce que les villageois sont renversés par les camions.

Concrètement, la raison de ces accidents est double :

• D’une part, les conducteurs de camions sont payés 200.000 francs par voyage. Donc, ils sont toujours pressés pour aller vider leurs bennes de bauxite au port de Boffa et se retourner rapidement dans la même journée à la mine pour faire un autre chargement afin de gagner plus d’argent
• D’autre part, les routes ne pas goudronnées. Chaque passage d’un camion soulève beaucoup de poussières qui réduisent considérablement le champ de vision à la fois de ces conducteurs et les autres usagers notamment les motos-taxis.

Ces accidents reposent encore une fois la question de délivrance des permis d’exploitation minière en Guinée en générale et en Basse-Côte en particulier car cette région est aujourd’hui complètement défigurée par la concurrence effrénée de ces sociétés minières.

En nous inclinant pieusement sur la mémoire des victimes, nous osons espérer que les autorités prendront les mesures idoines pour faire cesser ces morts inutiles