Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

1er site d'information guinéen basé essentiellement sur l'actualité d'une ville : Fria en Guinée depuis 2006

LE BUDGET DE FONCTIONNEMENT DE LA PRESIDENCE NETTEMENT SUPERIEUR A CELUI ALLOUE A LA SANTE DE 12 MILLIONS DE GUINEENS

Décidément, le prétendu souci des autorités guinéennes de donner une meilleure santé aux populations n’est qu’une opération de charme ou une simple annonce tape-à-l’œil au regard de tout dont elles se targuent pour mieux mériter la confiance des partenaires au développement. Mais en réalité, ceci ne l’est nullement dans la pratique.

Pour la santé de plus de 12 millions de Guinéens, l’Etat, au compte de l’exercice 2014, consacre 2,5% du budget national à la Santé ; loin derrière le minimum de 15% requis par l’Union africaine, contre une bagatelle de plus de 360 milliards de francs pour la présidence de la République. Tenez-vous bien, trois cent soixante milliards de FG.

Voilà qui amène les médecins à ne pas se foutre mal du sermon d’Hippocrate qu’ils ont pourtant prêté en jurant de ne pas privilégier le matériel au détriment de l’âme humaine qu’ils ont d’ailleurs charge de préserver ou de sauver à tout prix. Les malades sont rançonnés, notamment les femmes enceintes devant subir la césarienne. Ce, malgré l’annonce des autorités à rendre gratuite cette opération.

Les structures sanitaires du pays se trouvent dans un état de vétusté indescriptible. A cela, s’ajoutent les manques à gagner qui caractérisent l’exercice du métier de médecin, l’insalubrité dans ces centres hospitaliers, le manque de professionnalisme et le non-respect de l’éthique chez le personnel soignant, entre autres. Et c’est pourquoi en Guinée quand ils sont malades, les moins nantis se font hospitaliser à Dakar, à Rabat ou à Tunis (…). Tandis que ceux qui le sont plus, se font administrer des soins en Occident.

Dans cet état de fait, le bas peuple (qui ne vit pas, mais survit du jour le jour), a du mal à s’offrir un soin adéquat en cas de maladie. Il opte pour l’automédication avec des produits qu’il s’achète dans des pharmacies par terre dans les mains des « pharmaciens » qui n’en ont guère la formation requise, et qui exercent librement ce métier sous l’œil complice des autorités.

Certains guinéens, n’ayant pas les moyens de se faire traiter à l’étranger, se rabattent sur les différents centres hospitaliers du pays. Le plus sollicité souvent est le CHU de Donka. A la morgue de cet hôpital (censé être le meilleur centre hospitalier du pays), l’on est exposé à toutes sortes de maladies liées à l’insalubrité. Les images des toilettes réservées au public (sur notre photo) en font foi. Là, on a comme l’impression que celles-ci sont hors d’usage depuis des lustres. Pourtant non ! Elles servent bien de latrines publiques au beau monde qui arbore tous les jours cet endroit pour garder ou retirer les corps des proches.

Selon les dernières enquêtes réalisées par nos confrères de la Rfi à l’hôpital Donka, le salaire mensuel d’un médecin serait de l’ordre de 1.800.000 FG, soit 180 euros, avec 80% des médecins stagiaires sans salaire, sans indemnités et aucune prise en charge à part les frais de transport, pour un budget annuel de fonctionnement de 40 milliards de FG (5.700.000 dollars US). Et l’hôpital n’en reçoit que 2 milliards, soit 283.000 de dollars US !

Mady Bangoura pour arsyf.info

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article